22 déc. 2018
Se libérer du fléau de la dette
Lorsque l'argent est le moteur de presque toutes les activités de la planète, il est essentiel de le comprendre. Pour nombre d'entre nous, beaucoup de questions simples restent sans réponse. D'où vient l'argent? Qui le crée? Qui décide comment il est utilisé? Et qu'est-ce que cela signifie pour les millions de citoyens ordinaires qui souffrent lorsque le système monétaire et financier s'effondre ?
C'est à ces questions que tente de répondre ce film de deux heures (sous-titré en français) de Michael Oswald (avec Ben Dyson de Positive Money, Josh Ryan-Collins de la New Economics Foundation, Ann Pettifor, etc.). Le documentaire plonge au cœur du système économique et financier et explique le fonctionnement interne des banques centrales et le processus de création de la monnaie.
Notre système économique s'avère totalement dépendant de la dette, qui est la principale source de création monétaire - par les banques privées, qui se rémunèrent grassement dessus. Il n'y a pas d'économie sans dette, ni croissance sans un alourdissement de la dette, ce qui, par le jeu des intérêts simples et composés, nous piège dans un système de redistribution des richesses aberrant, qui va des pauvres vers les riches.
20 déc. 2018
Un nouveau média libre, radical et “sans gilet”
La naissance du Black Blog coïncide avec le début du soulèvement populaire des Gilets jaunes. L’auteur, cependant, explore de longue date les problématiques qu’il fait sienne (effondrement civilisationnel, transition énergétique, changement climatique, creusement des inégalités, question monétaire, démocratie directe, développement local, résilience, critique du capitalisme, émancipation politique, innovation technologique, féminisme, anarchisme, etc.).
La piètre couverture de la révolte des Gilets jaunes par les médias dominants, leur incompréhension manifeste du phénomène, et la condescendance (pour ne pas parler de mépris) des élites médiatiques parisiennes, qui ne saisissement absolument pas la profondeur et le caractère inédit de cet événement social extrême, ont créé l’occasion qui a fait le larron.
18 déc. 2018
La monnaie au cœur des enjeux politiques et sociétaux
"Pour sortir de la spirale de la dette, nous devons réduire notre dépendance à l'égard des banques et des monnaies traditionnelles", considère Bernard Lietaer, économiste et universitaire belge spécialiste de la monnaie, auteur de l'essai The Future of Money, paru en 2001, qui a été tout à la fois banquier central (il a participé en tant que tel à la conception de l'ECU, ancêtre de l'euro), gestionnaire de fonds spéculatifs privés, et consultant pour des multinationales comme pour des pays en développement sur les questions monétaires.
Dans un ouvrage paru en 2008, sous le titre Monnaies régionales : des voies nouvelles vers une prospérité durable (Charles Léopold Mayer), Bernard Lietaer plaide en faveur de la création de monnaies complémentaires (des monnaies locales, régionales ou fonctionnelles) par les États, les entreprises et les citoyens eux-mêmes - pour sortir d'un système monétaire qui a fait l'objet de 96 crises bancaires et 176 crises monétaires au cours des 25 dernières années, selon son propre décompte, et qu'il juge "systémiquement" instable. "J’ignore quand, et à quel moment surviendra l’accident, mais je sais de façon certaine qu’il aura lieu", présage t-il.
Dans un ouvrage paru en 2008, sous le titre Monnaies régionales : des voies nouvelles vers une prospérité durable (Charles Léopold Mayer), Bernard Lietaer plaide en faveur de la création de monnaies complémentaires (des monnaies locales, régionales ou fonctionnelles) par les États, les entreprises et les citoyens eux-mêmes - pour sortir d'un système monétaire qui a fait l'objet de 96 crises bancaires et 176 crises monétaires au cours des 25 dernières années, selon son propre décompte, et qu'il juge "systémiquement" instable. "J’ignore quand, et à quel moment surviendra l’accident, mais je sais de façon certaine qu’il aura lieu", présage t-il.
17 déc. 2018
Citoyen sans gilet, aux côtés des Gilets jaunes de Toulouse
Combien d'éditorialistes pérorant à longueur de journée sur les plateaux feutrés des chaînes d'info en continu - sur ce qu'ils croient être un mouvement social mais est en vérité un vrai soulèvement populaire, de ceux qui mènent à des révolutions - sont allés à la rencontre des Gilets jaunes : sur les ronds points, dans les manifestations, ou dans les premières assemblées générales ?
Je ne parle pas des journalistes, qui prennent tous les risques sur le terrain. Mais des "éditocrates" qui commentent le mouvement à longueur de journée sur un ton donneur de leçons, radotent quantité de poncifs bien pensants et d'idées reçues, s'improvisent piètres moralistes, et ne font au final que servir la soupe à un gouvernement qu'ils ne veulent pas voir aux abois, parce qu'il n'ont rien compris à ce qui se passe. Peut-être sentent-ils confusément, malgré tout, que leurs privilèges de petits marquis des médias sont menacés.
14 déc. 2018
La résilience passe par les femmes et par l'anarchie, et c'est un ex-flic qui le dit
C'est un "accident de conscience", durant la crise libyenne, qui a poussé Alexandre Boisson, ancien policier puis garde du corps de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, à claquer la porte de l'Elysée. Mettant à profit son expérience du terrain et du monde politique, ainsi que tout un travail de recherche personnel sur l'état du monde, il s'est spécialisé dans l'étude des risques systémiques et des moyens de les prévenir. Cofondateur de l'association SOS Maires, il aide aujourd'hui les citoyens et les élus à penser et préparer la résilience des territoires aux chocs économiques, énergétiques, alimentaires et sécuritaires importants qu'ils sont appelés à connaître.
Alexandre Boisson livre à Julien Devaureix, réalisateur du podcast Sismique, sa grille de lecture du présent et de l'avenir, des enjeux énergétiques, géo-politiques et de citoyenneté d'aujourd'hui, et du mouvement des gilets jaunes - exposant comment, selon lui, devenir résilient dans un monde incertain. Je suis le premier surpris de me retrouver autant dans ses propos. Et je suis 100 % sur la même longueur d'onde lorsque qu'il affirme, imperturbable, que "la résilience passe par l'anarchie", et par le fait de redonner toute sa place à la femme dans la société.
13 déc. 2018
L'effondrement (de la parole politique) est déjà là
Philippe et Macron dans leur grand oeuvre de plaisantins irresponsables face aux perspectives d'effondrement civilisationnel... montage d'interventions choisies par le journaliste indépendant Clément Montfort. Le roitelet est particulièrement fortiche dans sa petite logorrhée en anglais (sous-titrée). Un cas circonstancié d'effondrement de la parole politique, qui s'est totalement vidée de son sens aujourd'hui, et n'est plus que le support d'une piteuse mise en scène. Le président touche t-il le fond de ce qu'il dit ?
Quant au premier ministre, il n'a pas d'autre référence à citer que la traduction de l'ouvrage Collapse, de Jared Diamond, qui n'est plus tout jeune (2007). On va lui commander du Pablo Servigne pour Noël. Ne reçoit-il pas de rapports d'experts sur le sujet ? N'a t-il lancé aucune consultation ? J'ai presque l'impression de voir interrogé au tableau un tire au flan qui s'est vite penché sur sa leçon juste avant de venir à l'école, et joue le bon samaritain concerné. N'importe quel prof trouverait ça pitoyable.
12 déc. 2018
Les raisons de la colère
Les économistes qui contestent la pensée unique néo-libérale sont de plus en plus nombreux et entendus, tel Gilles Raveaud, formé à l’École normale supérieure de Cachan et docteur en économie de l’université Paris Nanterre, qui a enseigné à la prestigieuse université d’Harvard pendant deux ans.
Très didactique, lors de cette conférence, sur les raisons profondes de la colère des #Giletsjaunes, il préconise de reconstruire l'économie collectivement, en anticipant la fin de la croissance, qui sera subie si elle n'est pas choisie, avec un minimum de planification et de protectionnisme (écologique, social, économique).
11 déc. 2018
Un roitelet inexpérimenté, qui prend son peuple pour une bille
Je suis un peu fatigué de ces éditoriaux complaisants sur lesquels je tombe, qui louent tous l'allocution du président de la République hier soir à la télévision, la hauteur de vue historique qu'il a manifesté, la fermeté dont il a fait preuve, sa générosité, etc. "Chez ces gens là, aurait pu dire Brel, on trouve généreux de faire l’aumône." Je m'autorise la paraphrase, tellement elle me paraît refléter la réalité.
Dans les mots du président, qui s'est planqué pendant 15 jours derrière ses obligations internationales, pendant que les Champs Élysées s'embrasaient, il y a ceux derrière lesquels il y avait quelque chose à grailler, des pseudos cadeaux : l'entourloupe à 100 balles du SMIC, la prime de fin d'année non obligatoire (au bon cœur des entreprises qui ont les moyens de la payer), et la CSG restituée à une tranche de retraités (enfin, pas celle qu'ils ont déjà payée, celle qu'ils auraient dû payer l'an prochain).
7 déc. 2018
L'écologie politique en quête d'un nouveau récit
J'assistais ce matin à un séminaire d'écologie politique organisé par Alternatiba Toulouse sur le thème du récit à construire autour du changement climatique, qui doit s'appuyer sur des bases scientifiques : comme celles exposées lors de la rencontre par l'historien des sciences Christophe Bonneuil - sur la notion d'anthropocène, sa légitimité scientifique, sa datation, ses causes - et par Roland Séférian, ingénieur chercheur au Centre de recherche de Météo France, qui a exposé sa contribution à la rédaction du dernier rapport du GIEC sur l'objectif d'une hausse maximale de la température moyenne de la terre de 1,5° C à l'horizon 2100.
C'était très instructif, même pour quelqu'un de bien informé sur le sujet. Les questions posées par la salle en fin de séance témoignent de la variété des champs d'investigation qui s'ouvrent à l'écologie politique, discipline qui ne date pas d'aujourd'hui, mais cherche justement à se réinventer, et à se doter d'un récit. S'il s'agit d'un récit essentiellement scientifique, la tentation peut être grande - et elle pointe déjà dans le discours de certains, qui envient presque l'efficacité du modèle chinois - de céder à l'autoritarisme politique. Nombreuses sont les autres questions soulevées (par la seule construction d'un récit fondateur et mobilisateur). Je vous livre ma réaction à chaud, publié sur la page FB de l'événement :
6 déc. 2018
Rendez la monnaie !
Je raconte dans ce long article (publié initialement sur mon blog Cryptorev en juin dernier) ce qu'a été la politique "non conventionnelle" de sauvetage du système bancaire en Europe suite à la crise de 2008, qui en a profité, et ce qu'ont été ses conséquences ; et j'expose les conclusions que l'on pourrait en tirer. A noter que les mêmes mécanismes "non conventionnels" pourraient être mis au service du sauvetage du climat et de la transition écologique, ce que propose le Pacte Finance Climat.
Il n'y a d'argent facile que pour les riches.
Lorsque le président Macron déclare à une employée de maison de retraite qu'il n'y a pas d'argent facile, il ment par omission. Ou par ignorance. Ou par aveuglement idéologique. Depuis la crise financière de 2007 - 2008, la Banque centrale européenne (BCE), à travers ses programmes successifs de Quantitative Easing (QE), a inondé les marchés financiers de liquidités (d'argent facile), à hauteur de plusieurs milliers de milliards d'euros.
D'où provenait tout ce argent ? La réponse est on ne peut plus simple : de nulle part. Il a été créé de toute pièce (si l'on peut dire, car il ne s'agit que de jeux d'écritures), pour racheter les actifs pourris des banques (des subprimes mais aussi de la dette souveraine), qui du coup allaient voir leurs réserves augmenter, et pouvoir théoriquement consentir plus de prêts aux acteurs de l'économie réelle. Un accès plus facile au crédit allait relancer l'activité économique de la zone euro, faire baisser le chômage, augmenter les rentrées fiscales, et le peu d'inflation induite aidant (2 % maxi, selon les critères de la BCE), restaurer la balance commerciale des pays de l'Eurozone, en favorisant leurs exportations.
Voilà dix ans que la Banque centrale européenne fait tourner la planche à billets à destination des marchés financiers, pour tenter d'enclencher ce cercle vertueux, et que cela ne marche pas du tout. D'autant que cette politique monétaire s'accompagne dans l'Eurozone de politiques d'austérité qui font baisser la consommation, et incitent particuliers et entreprises à résorber leurs dettes plutôt qu'à s'endetter encore plus auprès des banques, pour investir sur des marchés en récession, ou s'abrutir un peu plus de consommation.
Il n'y a d'argent facile que pour les riches.
Lorsque le président Macron déclare à une employée de maison de retraite qu'il n'y a pas d'argent facile, il ment par omission. Ou par ignorance. Ou par aveuglement idéologique. Depuis la crise financière de 2007 - 2008, la Banque centrale européenne (BCE), à travers ses programmes successifs de Quantitative Easing (QE), a inondé les marchés financiers de liquidités (d'argent facile), à hauteur de plusieurs milliers de milliards d'euros.
D'où provenait tout ce argent ? La réponse est on ne peut plus simple : de nulle part. Il a été créé de toute pièce (si l'on peut dire, car il ne s'agit que de jeux d'écritures), pour racheter les actifs pourris des banques (des subprimes mais aussi de la dette souveraine), qui du coup allaient voir leurs réserves augmenter, et pouvoir théoriquement consentir plus de prêts aux acteurs de l'économie réelle. Un accès plus facile au crédit allait relancer l'activité économique de la zone euro, faire baisser le chômage, augmenter les rentrées fiscales, et le peu d'inflation induite aidant (2 % maxi, selon les critères de la BCE), restaurer la balance commerciale des pays de l'Eurozone, en favorisant leurs exportations.
Voilà dix ans que la Banque centrale européenne fait tourner la planche à billets à destination des marchés financiers, pour tenter d'enclencher ce cercle vertueux, et que cela ne marche pas du tout. D'autant que cette politique monétaire s'accompagne dans l'Eurozone de politiques d'austérité qui font baisser la consommation, et incitent particuliers et entreprises à résorber leurs dettes plutôt qu'à s'endetter encore plus auprès des banques, pour investir sur des marchés en récession, ou s'abrutir un peu plus de consommation.
5 déc. 2018
Changement climatique, la bourse ou la vie
"La société se divise toujours plus entre les riches, qui disposent de moyens appréciables de se protéger de la fureur du climat, et le reste des gens, laissés à la merci d'États de plus en plus dysfonctionnels", dénonce la journaliste, qui établit dans son livre un lien direct entre la crise climatique et celle du système capitaliste. "Nous avons tellement procrastiné qu'il n'y a plus de solutions qui ne soient pas radicales", avance t-elle aujourd'hui.
"Elle déconstruit avec sa lucidité et sa rigueur habituelles les mythes qui parasitent le débat sur le climat et constituent autant d’obstacles à l’action : non, le marché ne nous sauvera pas ; oui nous pouvons tourner la page des combustibles fossiles à condition d’accepter de limiter le pouvoir des multinationales et de repenser le fonctionnement de nos sociétés et de nos institutions", résume France Culture.
Pour Naomi Klein, la transition vers des sociétés justes et durables est largement engagée. Les mobilisations sociales pour la justice climatique ouvrent la voie vers une transformation radicale de nos sociétés : changer le monde plutôt que le détruire.
4 déc. 2018
Nos « années de plomb »
Petit retour (avec un texte personnel publié sur FB en 2017) sur une autre période insurrectionnelle que ma génération a vécue, bien plus violente qu'aujourd'hui.
A vingt-cinq ans, je n'avais jamais touché un ordinateur de ma vie ou presque...
Nous étions dans la seconde moitié des années quatre-vingt. La micro-informatique était une révolution à côté de laquelle je passais complètement. Le drôle d'ordinateur Amstrad que s'était offert mon frère cadet quelques années plus tôt, avec lecteur de cassette à bande magnétique pour tout moyen de stockage, ne m'avait pas fait grande impression. Il fallait saisir des centaines de lignes de code publiées dans les pages de magazines spécialisés, sans commettre la moindre erreur de frappe, avant de pouvoir tester un nouveau programme. Ma curiosité pour la bête s'était limitée à apprendre quelques rudiments du langage de programmation Basic, pour afficher le mot Bonjour au milieu de l'écran. J'avais trouvé l'expérience peu gratifiante et sans intérêt. Cette machine ne savait décidément rien faire. Il fallait en passer par tout un apprentissage pour parvenir à en tirer quelque chose. Et elle était horriblement chère. Seules quelques entreprises commençaient à s'en équiper. Durant mes études, je n'ai croisé aucun ordinateur à l'université.
A vingt-cinq ans, je n'avais jamais touché un ordinateur de ma vie ou presque...
Nous étions dans la seconde moitié des années quatre-vingt. La micro-informatique était une révolution à côté de laquelle je passais complètement. Le drôle d'ordinateur Amstrad que s'était offert mon frère cadet quelques années plus tôt, avec lecteur de cassette à bande magnétique pour tout moyen de stockage, ne m'avait pas fait grande impression. Il fallait saisir des centaines de lignes de code publiées dans les pages de magazines spécialisés, sans commettre la moindre erreur de frappe, avant de pouvoir tester un nouveau programme. Ma curiosité pour la bête s'était limitée à apprendre quelques rudiments du langage de programmation Basic, pour afficher le mot Bonjour au milieu de l'écran. J'avais trouvé l'expérience peu gratifiante et sans intérêt. Cette machine ne savait décidément rien faire. Il fallait en passer par tout un apprentissage pour parvenir à en tirer quelque chose. Et elle était horriblement chère. Seules quelques entreprises commençaient à s'en équiper. Durant mes études, je n'ai croisé aucun ordinateur à l'université.
3 déc. 2018
A french yellow revolution is coming
According to the French economist Georges Nurdin, all the conditions for the next mega crisis are met. The rest is psychology ... The movement of Yellow Vests in France (#giletsjaunes), like a flight of swallows announcing the storm, shows that the process is already engaged. Because this mega crisis will not only be economic and financial, but as much, if not more, political and societal.
Facing this kind of perspective, which some have already described as historical, what President Macron will say and do (he must ask himself how to live up to the stakes, but with less than an ideological reversal, it seems that this will not be the case, and one may wonder if he is not already overwhelmed by events) does not weigh heavily. The insurrection isn't coming, it is already there.
We are not in the presence of a raging urban guerilla led by groups of thugs and looters, as would like us to believe the Parisian images that loop on the news channels (or rather their comments on television, whose words sometimes say the opposite of what they show), but in front of the possibility of a real popular revolution. And like any revolution, no one can predict the result or completely prevent possible drifts.
La révolution des Gilets jaunes
Toutes les conditions de la prochaine méga-crise sont réunies, selon l'économiste Georges Nurdin. Le reste n'est qu'affaire de psychologie... Le mouvement des gilets jaunes, tel un vol d'hirondelles annonçant l'orage, montre que le processus est déjà engagé. Car cette méga-crise ne sera pas seulement économique et financière, mais tout autant, sinon plus, politique et sociétale.
Face à ce genre de perspectives, que certains qualifient déjà d'historiques, probablement à juste titre, ce que peut dire et faire le président Macron, qui doit se demander comment être à la hauteur des enjeux (mais à moins d'un total revirement idéologique, il semble que ce ne sera pas le cas ; et on peut se demander s'il ne se sent pas déjà dépassé par les événements), ne pèse pas grand chose. L'insurrection ne vient pas, elle est déjà là.
Nous ne sommes pas en présence d'une guérilla urbaine larvée menée par quelques bandes d'ultras, de casseurs et de pilleurs, comme voudraient le faire croire les images parisiennes qui tournent en boucle sur les chaînes d'infos (ou plutôt leur commentaire en plateau, car les images ne collent pas toujours avec les mots, qui disent parfois le contraire de ce qu'elles montrent), mais face à la possibilité d'une véritable révolution populaire. Et comme toute révolution, personne ne saurait en prévoir l'issue ni en prévenir complètement les dérives potentielles, dont on voit déjà poindre les prémices.
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