18 janv. 2019

Les Gilets jaunes doivent-ils porter le fer jusqu'à Bruxelles ?



Je commençais à m'interroger sur le silence assourdissant de la chaîne ThinkerView, depuis quelques semaines, sur le mouvement des Gilets jaunes. Elle a juste reculé pour mieux sauter, et fini par inviter trois "éconoclastes" dépourvus de novlangue pour en parler, qui apportent (pendant plus de deux heures) un peu de hauteur de vue sur le sujet.

Où l'on mesure, d'une part, la fermeture du pouvoir macronien, sa tentation d'une stratégie de rétablissement de l'ordre des plus brutales (100 blessés graves au cours des manifestations), son absence d'écoute et d'empathie, son caractère réactionnaire, conservateur, et politiquement "illibéral", ainsi que sa totale inexpérience ;  et d'autre part, les enjeux que revêt l'issue politique du mouvement des Gilets jaunes, qui auraient toute légitimité à porter le fer jusqu'à Bruxelles, où résident les vrais arcanes du pouvoir au sein de l'Union européenne, et les vrais maîtres du jeu (et de Macron).

Où l'on mesure aussi que la crise sociale est profonde, que la crise politique l'est tout autant, sans parler de crise morale, et qu'il n'y aura pas d'issue honorable sans un renversement, à l'échelle de toute l'Eurozone, de l'ordre économique dominant, qui est la principale cause de nos déboires. Où l'on réalise, par ailleurs, qu'il devient opportun de s'interroger sur la légitimité démocratique des institutions européennes, ou en tout cas, sur le caractère démocratique de leur fonctionnement, et sur les conséquences sociales, politiques et économiques qu'a eu l'adoption de la monnaie unique dans un cadre peu adapté.

Où l'on comprend, pour finir, combien nous sommes le jouet des marchés financiers, auxquels l'ordre économique mondial est pieds et poings lié, et à quel point ils nous exposent à une crise monétaire sans précédent. Cette table ronde a emporté ma
conviction : 2019 sera chaotique ; le mouvement des Gilets jaunes ne s'étiolera pas ; et la perspective que Macron ne finisse pas l'année à l'Elysée ne me paraît plus improbable.

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