2 mai 2019

Une autre lecture du premier mai

Je m'étonne que personne ne s'interroge sur les deux allemands et l'espagnole arrêtés en amont du premier mai avec un arsenal digne de Daesh. Qui étaient-ils ? Des Black Blocs d'ultra gauche, vraiment ? Ou des ultras de droite ? Ou un vrai commmando de Daesh ? Ou des comédiens payés par l'Elysée ? Au degré de distorsion de la réalité où en est le gouvernement on peut s'interroger. Et surtout, quelle était leur intention ? Tuer des flics ? Tuer des Gilets jaunes ? Tuer indistinctement ? Le plus rassurant, finalement, à l'heure où on peut craindre que se manifestent les premières réactions violentes au mouvement des Gilets jaunes, serait que le gouvernement ait tout pipoté pour effrayer encore plus les manifestants.

Castaner est manifestement parvenu à déjouer la stratégie des Black Blocs. Mais il n'a certainement remporté qu'une bataille, et gagné un court répi, jusqu'à ce que les Black Blocs (et désormais les ultra jaunes) adoptent une nouvelle tactique de regroupement. Le degré de violence d'Etat inoui qu'il manifeste dans sa stratégie de maintien de l'ordre - à l'égard de ceux qui cassent ou veulent en découdre, mais aussi, sans aucune distinction et de manière totalement gratuite, à l'égard des manifestants pacifistes, des femmes, des personnes âgées, et du cortège de tête de la CGT, qui a été fumigéné comme les autres - ne fait qu'attiser le feu et radicaliser le mouvement. Ce dont Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, s'indignait surtout sur les plateaux TV hier soir, encore toussottant, c'est le caractère inédit de cette violence d'Etat manifestée par un ordolibéralisme aux aboîts.

Et puis il y a le mensonge d'Etat, permanent, comme pour l'épisode de l'hopital La Pitié Salpêtrière, totalement fantasmé et monté en épingle par Castaner. Les vidéos de témoins racontent une toute autre histoire que sa version d'une attaque du service de réanimation par des Black Blocs. Ce sont les violences policières gratuites qu'elles montrent qui ont amené des Gilets jaunes à se réfugier dans l'enceinte de l'hôpital. Mais on va entendre la version officielle en boucle sur les médias mainstream jusqu'à la lie dans les jours qui viennent. Item pour un autre biais des médias parisiens dans la lecture qu'ils font de cette journée du premier mai, déjà martelé, selon lequel il n'y aurait pas convergence des luttes. Martinez était bien inaudible lorsqu'il a rappelé que Paris n'était pas la France, et que sur les ronds points de province, il y a des Gilets jaunes cégétistes et des cégétistes Gilets jaunes.

D'ailleurs en province, il y a des Gilets jaunes partout, qui sont engagés dans toutes sortes de mouvements et de luttes, et qui sont le ciment de la convergence des luttes. Mais ça, les éditocrates parisiens ne peuvent pas le savoir. Ce sont des pantins qui ont le cul vissé sur leur chaise. Et qui ne s'intéressent pas à la "vermine".

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